/e/ exposition/Programmation / Confortable l'évidence, des choses qui existent
by Paola Quilici

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sur fond jaune pour dire
citron
ou juste la forme
pour dire citron
jaune suffit à dire citron
hhhh l’évidence confor-
table
d’un citron



Il est trois coups et un quart, quand l’ombre du col du détective fait impression.
IL, étroit cou, est UN, car mot caché compte double.

Les œuvres de Paola Quilici forment des intrigues comme autant de chaînons manquants. Au bout du compte, la somme et son reste – confortable évidence du signe posé. Les recherches de Paola Quilici nous mettent en jeu : face à l’Autre mural, savez-vous parler anglé?

Photogramme, impression 3D, collage, peinture en plastiline, photographie argentique, céramique, teinture, télékinésie… la variété des techniques utilisées dans ses œuvres rencontre le pot pourri des matériaux avec lesquels elle compose ses scènes. Mégots et boîtes de lentilles de contact trainent au milieu de cendres et d’agrumes plus ou moins pourris. Mêlés à du sable jaune, ils composent le dancefloor du slow des deux limaces. Les cacahuètes jumelles, elles, baignent dans l’huile d’olive.
Entre empreinte et indice, le doigt de Paola Quilici touche et désigne ce qui fait relation entre ses matériaux. Dans son vocabulaire, le couteau est aussi ce qui forme la flèche qui pointe l’angle. La anse de la tasse cassée est surtout le signe saisissant le I et le U pour dire « I see you ». La langue de Paola Quilici a quelque chose de la Langue des Oiseaux appliquée aux fonds de réfrigérateurs et de poches. C’est par le jeu de composition qu’elle retourne le sens, en différenciant selon divers procédés, les plans auxquels ça signifie.Après tout, le drame des citrons, du papillon et des cuillères ne surgit que sur le fond des traces des plis du tissus sombre. Confortables deviennent les choses évidemment exposées.